Neuestes Buch:
Nazis und der Nahe Osten
Wie der islamische Antisemitismus entstand
Toute foire du livre présente des best-sellers. Mais des best-sellers antisémites? Et en Allemagne, entre toutes les places?
The Wall Street Journal Online, 28 octobre 2005
La semaine dernière à la foire du livre de Francfort, je me suis trouvé dans la section des éditeurs internationaux et fus simplement surpris. Au stand des éditeurs iraniens, à la vue de tous, il y avait le texte qui influença plus que tout autre les fantasmes d’holocauste de Hitler : « Les Protocoles des Sages de Sion », publié en anglais par l’Organisation de Propagation Islamique de la République Islamique d’Iran. La première page du pamphlet montre clairement qu’Israël est la cible de cette nouvelle édition. Elle montre un serpent fait de triangles, entourant une zone dénommée « Grand Israël » qui comprend de larges zones de l’Egypte, de la Syrie, du Liban, de la Jordanie, de l’Irak, des parties de la Turquie et du nord de l’Arabie saoudite. Chaque triangle selon l’annotation, symbolise « l’œil franc-maçon », supposé un « symbole de la communauté juive ».
Quelques pas plus loin, le second classique le plus important de l’antisémitisme moderne était à l’étalage : le « Juif international » de Henry Ford, dans une version abrégée en 200 pages, publiée par le « Département iranien de Traduction et de Publication, Culture Islamique et Organisation des Relations ». Il était intéressant de lire les nombreuses notes de bas de page que l’éditeur iranien avait ajouté. Par exemple, les « Versets sataniques » de Salman Rushdie sont présentés comme le dernier exemple de la malignité des calomnies juives.
Une troisième épître attire mon attention par sa couverture tape-à-l’oeil : une étoile de David rouge sur un crâne gris et une carte du monde jaune. Son titre était : « Histoire du ‘Peuple Elu’ et la légende du ‘Droit historique’ », écrit par Mohammad Taqi Taqipour. Dans sa préface, l’auteur est assuré d’une autre « solution finale » : Selon le « Mouvement Islamique Mondial », Israël sera bientôt détruit.
La distribution de pareils textes est interdite en Allemagne. La défaillance des responsables de la foire du Livre de Francfort est doublement grave parce que l’année dernière seulement, l’exposition a fait les gros titres pour la présentation de textes antisémites. Puis aujourd’hui, les directeurs de la foire ont informé le bureau du procureur seulement après que des visiteurs aient porté plainte. Peut-être le directeur de la foire, Jürgen Boos, sera plus attentif la prochaine fois. Mais une supervision plus attentive résout-elle le vrai problème ?
Au coeur du vrai problème, il y a une politique iranienne qui peut à peine être plus authentiquement représentée qu’à travers les « Protocoles ». « Nous présentons ce livre », mentionne la préface iranienne, « pour exposer le vrai visage de l’ennemi satanique », « pour brûler et détruire totalement … cette tumeur cancéreuse mortelle ». En Iran, ce pamphlet apporte une légitimité à la destruction tant attendue d’Israël. La télévision de l’Etat iranien instille une haine délirante des Juifs à des millions de spectateurs avec des films à épisodes antisémites. Et ce ne sont pas que des paroles. Des milliards sont dépensés pour faire avancer des programmes nucléaires et les missiles Shahab 3, qui pourraient envoyer une charge nucléaire sur Israël. Dans le même temps, les services secrets font monter la pression terroriste sur Israël en soutenant le Hamas et le Hezbollah.
Bien sûr, vous n’entendrez pas un mot là-dessus à la Foire du Livre. Au lieu de cela, l’Allemagne et l’Iran poursuivent ce qu’on appelle si trompeusement un « dialogue critique ». Ils s’assoient ensemble, et discutent d’Islam et de culture, même si les Allemands sont très avertis que les gens avec lesquels ils parlent si aimablement veulent détruire Israël. C’est une caractéristique essentielle de ce « dialogue critique » qu’aucun ne parle avec précision de cela.
Aussi ne vous étonnez pas que les exportations allemandes vers l’Iran aient augmenté en 2004 d’un chiffre record de 33 % ; ne vous étonnez pas alors, que les deux pays soient si intéressés à présenter une image positive de l’Iran. A Francfort, il était présumé n’y avoir pas de signe – vraiment aucun – de la propagande de haine que le régime exporte autour du monde. Cela aurait pu joliment marché si un éditeur iranien n’avait pas mis en place sur les étagères beaucoup trop de livres, et si je ne l’avais pas rendu publique. C’est par pur hasard que la tentative de tromperie a échoué cette fois.
Le fait le plus choquant n’est pas que quelque chose qui n’aurait pas dû y être, ait été trouvé sur les étagères à Francfort. Ce qui est choquant c’est que précisément comme l’utopie de Hitler d’une « paix germanique » était conditionnée à l’extermination des juifs, aujourd’hui, l’idée des mollahs de la « paix islamique » est conditionnée à l’élimination d’Israël. Mercredi justement, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, parlant à une conférence à Téhéran intitulée « Le monde sans le sionisme », déclara qu’Israël devrait « être rayé de la carte ».
Aussi le vrai scandale est que l’Allemagne – au lieu de conduire le combat contre l’antisémitisme qui devrait être son devoir historique ! – promeut et soutient le camouflage des Mollahs – politiquement et culturellement.
Il ne suffit pas de retirer du matériel compromettant des étagères iraniennes ; cela ne fait qu’améliorer le déguisement. Une conclusion différente me semble nécessaire : je veux dire l’exclusion de l’Iran « officiel » de la foire aussi longtemps que sa politique sera orientée autour des « Protocoles ». Au lieu de ça, la section perse de la foire du Livre de Francfort devrait devenir un forum sûr pour les exilés iraniens. Aussi longtemps que la littérature est liée par une éthique de vérité, existe-t-il une seule autre voix ?
Matthias Küntzel est un spécialiste de Sciences Politiques à Hambourg, et l’auteur de Djihad und Judenhass (jihad et haine des Juifs) publié en 2002 par “Ca Ira Verlag. La plupart de ses écrits sont disponibles en Anglais, Français, et allemand sur son site: http://www.matthiaskuentzelde/.
Belinda Cooper a traduit l’article de l’allemand en anglais
Adaptation de l’anglais en français par Simon Pilczer